THE CAT, THE WEASEL AND THE YOUNG RABBIT
Below is the French text of this fable, taken from a very old book of La Fontaine's Fables. At the end of this page you will see photos of this old book.The fable morale is at the end in italics.
Notes 1 and 2: those cat names, Raminagrobis and Grippeminaud, were borrowed by La Fontaine from the French Renaissance writer François Rabelais (who died around 1553).
![]() |
Grobis napping on office desk |
LE CHAT, LA BELETTE ET LE PETIT LAPIN
Du palais d'un jeune lapin,
Dame belette, un beau matin,
S'empara; c'est une rusée.
Le maître était absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates, un jour
Qu'il était allé faire à l'aurore sa cour
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Jeannot lapin retourne aux souterrains séjours.
La belette avait mis le nez à la fenêtre.
O dieux hospitaliers! que vois-je ici paraître?
Dit l'animal chassé du paternel logis.
Holà! madame la belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.
La dame au nez pointu répondit que la terre
Était au premier occupant.
C'était un beau sujet de guerre,
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant!
Et quand ce serait un royaume,
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
À Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.
Jean lapin allégua la coutume et l'usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils,
L'ont, de Pierre à Simon, puis à moi Jean transmis.
Le premier occupant, est-ce une loi plus sage?-
Or bien, sans crier davantage
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.¹
C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemitte,
Un saint homme de chat bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean lapin pour juge l'agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant Sa Majesté fourrée.
Grippeminaud² leur dit: Mes enfants, approchez.
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approchèrent, ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre,
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportant aux rois.
Here are some photos of the ancient book where this fable was published:
Book cover |
Title page |
The fable |